Apprendre une autre manière de vivre : pour ou contre la vie nomade ?

Difficile de trouver quoi raconter sans être redondant. Pour donner un peu de contexte : nous sommes aujourd’hui à Tàrbena, un petit village au sud de l’Espagne. Il est 22h et j’écris ces mots depuis mon téléphone. Je suis dans le lit, sous la couette bien chaude, Sarah travaille à ma droite, dans notre « coin bureau ». 

Nous sommes repartis depuis déjà 3 semaines, c’est fou comme le temps passe vite. 

Malgré tous les apprentissages que le Tour de France m’a apportés entre septembre et décembre, le second départ pour l’Europe fut très compliqué. Retrouver sa famille en plein hiver, au chaud, profiter de longues douches sans (trop) réfléchir à sa consommation d’eau, dormir au même endroit sans se poser de question ; tout ça est en fait un confort absolument incroyable auquel on s’habitue de nouveau à une vitesse folle. 

Et pourtant nous voilà presque à l’extrémité sud de la péninsule ibérique, et je me sens bien, libre comme l’air. Ce serait mentir de dire que tout est rose et joli. La vie en van apporte son lot de galère et de frustration : chercher de l’eau, un endroit où dormir, être sur le qui-vive des bruits extérieurs, laisser le van dans des endroits où on peut être serein pour nos deux félins qui y vivent, être attentif à chaque nouveau bruit du moteur pour détecter une éventuelle panne, faire attention à se poser dans un endroit où le réseau est bon car oui, nous travaillons. C’est ce qui finance notre voyage. Sarah a d’ailleurs écrit une réflexion intéressante sur l’équilibre, dur à trouver dans ce mode de vie : son post ici

Ce serait mentir de cacher les bons côtés de cette vie : elle m’offre une remise en question de mes croyances et ainsi un potentiel d’évolution qui fait du bien, tant j’ai parfois eu l’impression de stagner. C’est aussi pour moi l’occasion de savoir vers où je veux aller professionnellement. C’est marrant car depuis le début de mon aventure en free-lance, je ne savais pas trop quelle était ma spécialisation, je me considérais comme un photographe multitâche. Avec le temps, et grâce à ce voyage qui me donne du temps et m’ouvre de nouvelles perspectives, je comprends de mieux en mieux ce que je peux apporter aux gens par ma photo. J’aime illustrer des expériences dans des lieux atypiques. Voilà en 2023 mon credo. Je veux être dehors, rencontrer des personnes et immortaliser des moments vécus intensément. Je pense à Greg, un producteur d’huile d’olive que nous avons rencontré en Espagne, et qui nous a accueillis sur son terrain, pour nous montrer son travail, sa passion, nous expliquant ainsi les chemins qui l’ont mené ici. 


Mon père me demande souvent si ce n’est pas trop dur de vivre en couple dans un si petit espace. C’est vrai que vu comme ça : être confiné dans moins de 8 mètres carrés au quotidien, ça peut sembler insupportable pour beaucoup. Mais nous avons appris quelques techniques que je vous partage aujourd’hui :

-nous prenons des moments seuls même si l’autre est à côté : une bulle pour soi-même, même cinq minutes, c’est important et agréable. 

-nous prenons le temps de discuter et de nous dire ce qui ne va pas, impossible de laisser traîner un non-dit dans ce type de vie là (surtout que c’est un camping-car  🥹)

-nous avons un jardin immense, et c’est ça le plus important : nous découvrons de nouvelles choses au quotidien, que ce soit au travers des paysages où même à propos de nous-mêmes. J’ai tant appris sur moi-même durant ces derniers mois. Quand on ne s’y attend pas, on trouve toujours (ou presque) une force insoupçonnée qui est là, comme si elle se cachait en cas de coup dur, pour nous permettre de relever nos limites toujours plus haut, expériences après expériences. 

Côté découvertes, je n’attendais pas grand-chose de l’Espagne, je ne sais pas pourquoi. J’avais en tête un pays banal, peu intéressant et une culture qui ne m’attirait pas. Sur quels fondements me basais-je diriez-vous ? 

Absolument aucun. Je découvre un territoire aride, mais aussi plein de parcs naturels, tous aussi beaux les uns que les autres. Les montagnes de Montserrat, le réservoir de Sau et son église immergée, la Costa brava. Je redécouvre la ville de Barcelone, dans laquelle nous avons passé une magnifique journée, à déambuler sur quasiment 20km à travers l’immense métropole. 

Je suis heureux d’avoir osé franchir le pas de cette nouvelle vie. C’est bête à dire mais, le plus dur était de se lancer. Et étonnamment, même si j’écris ça aujourd’hui, je sais que quand nous repartions après notre retour estival en France, j’aurai encore une fois du mal à repartir. C’est comme une colonie de vacances à l’adolescence. On souhaiterait ne jamais y aller et ne jamais en repartir. Paradoxe humain que de n’être heureux que dans l’action, jamais dans l’anticipation !

Hâte de vous raconter la suite, et notamment de vous parler d’une expérience professionnelle qui m’a grandement enrichi tant elle fut compliquée pour moi.. 

Prenez soin de vous,

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Alex

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Partir vivre en van en 2022 en tant que photographe.